journal du village (Fresnes, Heulecourt)
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 Paul Léon BAGARD

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Cyril.Woirin
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Cyril.Woirin


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village : FRESNES L'EGUILLON
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Paul Léon BAGARD Empty
MessageSujet: Paul Léon BAGARD   Paul Léon BAGARD Icon_minitimeMer 6 Fév - 17:38

Interview de Monsieur BAGARD Paul Léon, le 3 février 2008 par Jean Michel Bouchard et Cyril Woirin.


L’AIGUILLON : Depuis combien de temps habitez vous Fresnes l’Eguillon ?
PLB: J’ai acheté la maison ou je vis actuellement en 1960 avec un ami qui habitait rue de Belleville. On avait chacun une partie de la maison. Moi j’avais acheté pour ma maman qui aimait bien cette maison. Mon oncle avait acheté une maison sur Fresnes en 1936. Pendant la guerre de 39, J'habitais Paris porte des lilas, je montais en vélo de Paris pour allez chercher de la nourriture car on avait rien à manger.

L’AIGUILLON : Vous montiez de Paris à vélo tous les week-ends ?
PLB: Oui, j'allais voir dans les fermes pour acheter des œufs, du beurre, des patates, j’allais chez Madame Legrand, là où habite Monsieur Le carré. Elle était très gentille et avait toujours quelque chose à me vendre !!

L’AIGUILLON : Vous aviez quel âge ?
PLB: Je suis né le 30 janvier 1927 j'avais donc 13 ans. Je pratiquais le vélo dans un club mais je faisais juste de petites compétitions locales. Pour venir de Paris j'en avais pour trois heures environ, ça me faisait un entrainement. Pendant la guerre, mon oncle fut emprisonné en Allemagne. Nous montions sur Fresnes passer quelques week-ends chez lui avec ma sœur et ma mère pour faire en sorte que sa maison soit habitée, afin d'éviter qu'elle soit réquisitionnée par les Allemands. On y montait aussi avec des copains pendant les vacances.
La guerre nous a fortement frappés, mon père disparu, ma maman faisait de la couture et du ravaudage pour subvenir à nos besoins. A 13 ans et demi j'ai trouvé un petit boulot chez un réparateur de cycle aux buttes Chaumont. Je faisais 45 heures à 50 francs la semaine. Le samedi soir lorsque je sortais du travail vers 19h00, il ne fallait pas trainer sur la route pour arriver à Fresnes car le couvre feu était à 22h00.
J'arrivais à faire du troc sur Fresnes avec les pièces de vélos et autres câble récupérés contre du porc fumé, des Œufs, des patates.
J’aidais aux récoltes de haricots, de pommes de terre et en récompense, on nous donnait du boudin, du lard. A Fresnes c'était l'opulence par rapport à Paris ou on n’avait rien à manger. L'Oise était considérée comme une zone sucrière. Les tickets d'alimentation nous donnaient droit à deux kilos de sucre au lieu du kilo habituel. Il y avait d'autres ressources sur Fresnes : le ru du mesnil. L’eau, très pure à l'époque, grouillait d'écrevisses, de lamproies, de vairons et de grenouilles vertes...et sous le cresson on attrapait les truites à la main en étant agile ... tout cela avec la complicité d'un bon camarade de Fresnes qui se reconnaitra quand il lira ces lignes.
On n’avait pas le droit mais avec les câbles de vélo, on faisait de bons collets et de temps en temps on attrapait des lapins. Ce fut des moments agréables sur Fresnes, c’est pour cela que j'ai acheté plus tard pour me rappeler ces merveilleuses années.
Je me rappelle qu’à Fleury il y avait une distillerie et une fabrique de semelles de bois.
En 1944 un ami m'a trouvé assez sérieux pour faire le guet sur les camions qui transportaient des armes cachés sous la viande, les camions étaient souvent la cible des avions.
Mon incorporation a eu lieu en 44 à la libération de Paris dans la 1ère armée Française avec les fameux "indigènes". J'ai été libéré le 31 décembre 1945 mais j'ai gardé un souvenir d’alsace, un pied encore douloureux à l'heure actuelle (séquelles dues au froid).
J'ai eu la chance de m'orienter dans l'informatique dans les années 60, ma carrière professionnelle m'a comblé pleinement.
Mon installation à Fresnes, c’était en 1974. En parallèle j'avais gardé mon appartement à Paris que j'ai cédé en 1976 pour emménager définitivement sur Fresnes.

L’AIGUILLON : Comment se passait la vie à Fresnes ?
PLB: Il y avait deux cafés et une boucherie ,c’était un peu plus vivant. Madame Bouchard et Madame Thomas ont créées l'association AAR en 1981 dont j'ai repris la présidence en 1982 sur leur demande et comme j’étais retraité ,j’avais du temps pour m’en occuper.

L'AIGUILLON : Vous avez donc été fortement impliqué dans la vie de l'AAR.
PLB:Oui, moi, Monsieur MOUSSY Jacques, le cantonnier de l'époque, Monsieur Gauthier et une joyeuse équipe d’amis nous avons construit l'actuelle salle des fêtes.
Ca n'a pas couté grand chose à la commune, juste les fondations et le terrassement. Nous avons récupéré les matériaux à Méru sur l'ancien site du lycée de type "Pailleron ", vous savez, les lycées qui ont été détruits par sécurité quand il y en a un qui a brulé à Paris.
Les agriculteurs nous ont donné un coup de main pour ramener les matériaux.
Et en Décembre 1983 le 1er noël des enfants eu lieu dans
cette salle...j'en ai bavé surtout pour le parquet. J’ai même fabriqué
tous les bancs, ainsi qu'une broche pour le méchoui. Nous avons fait fonctionner l’A.A.R dans la mesure de nos moyens et ça bien fonctionné .On a organisé des fêtes de fin d'année avec quelque fois plus de 120 personnes, autant que de membres d'ailleurs, et le nombre était limité par la grandeur de la salle. Chaque année on organisait une loterie. on tirait au sort quelques cartes d’adhérents.

L’AIGUILLON : Qu’est-ce qui vous plait à Fresnes ?
PLB: J’aime ma maison et mon jardin, malheureusement, ma santé ne me permet pas d'en profiter comme je voudrais. J'aimais bien aussi m'occuper de l'association mais certaines critiques m'ont fait beaucoup de mal.

L’AIGUILLON : Avez-vous une anecdote ?
PLB:Le premier feu de la Saint Jean a été organisé grâce à un vieux chêne qui était tombé, on a eu du bois deux années de suite.

L’AIGUILLON : Que pensez-vous de notre journal L’aiguillon ?
PLB: j'ai lu le journal du village et celui de l’Aiguillon, il y en a un où il y a plus de choses à lire. Si vous voulez un conseil, essayez de parler des associations proches de chez nous ...il y en a qui nous ont beaucoup aidé pour les animations…


Un grand Merci à Monsieur BAGARD,
Son épouse et les différents bénévoles
qui ont œuvrés de 1982 à 1986
au sein de l'association AAR.


Interview intégrale et corrigé avec l'accord de M.Bagard
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Paul Léon BAGARD
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